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Le Tour Voile renoue avec le large

La foule est venue nombreuse ce dimanche à Saint-Quay-Portrieux pour soutenir les équipages du Tour Voile qui prenaient le départ de la première étape de ralliement de l’édition 2023. Les 12 Figaro Beneteau 3 se sont élancés à 17h12 dans la magnifique baie de Saint Brieuc sur un parcours de 165 milles. Celui-ci devrait les cueillir d’entrée de jeu avec une navigation en rase-cailloux qui les obligera à faire preuve de vigilance en longeant les côtes bretonnes.

Pour rejoindre Brest, les concurrents laisseront dans un premier temps les îles de Bréhat et de Batz à bâbord, descendront le chenal du Four, contourneront ensuite l’occidentale de Sein pour revenir vers la Pointe Saint-Mathieu avant de s’amarrer au port du château.

Après avoir pris le départ dans un vent d’ouest nord-ouest, les Figaro progresseront, à l’approche de Bréhat, dans une houle pouvant atteindre deux mètres. Le vent d’ouest, frôlant les 25 nœuds, commencera à mollir à l’abord des Sept îles. « Les fichiers météo ne sont pas tous d’accord, analyse Valentin Gautier, le skipper de CER Offshore – Ville de Genève. Il faudra également trouver un compromis entre vent et courant. Nous pouvons avoir beaucoup de pièges dès le départ. Il faudra pouvoir les éviter. Le début de course sera intense avec pas mal de virements de bords à prévoir vers Bréhat. Trois personnes seront sur le pont cette nuit, tandis qu’une autre se reposera, avec un roulement toutes les heures. Étant le plus aguerri de l’équipe, je risque de dormir moins que les autres. »

 

Prudence comme maître mot

Les marins s’apprêtent à vivre une première navigation offshore particulièrement stratégique dans les courants et les cailloux en toile de fond. En effet, les coefficients de marée ne feront qu’augmenter au cours de cette étape, avec des passages à niveau dans le Chenal du Four et dans le Goulet de Brest. Au briefing sécurité de ce dimanche matin, Jean Coadou, directeur de course, sommait les équipes à faire preuve de prudence durant cette première nuit de navigation. « Faites attention, insistait-il. Ce coin de Bretagne est très mal pavé, ce qui en fait aussi une zone intéressante tactiquement et maritimement. »
La découverte du large

La concentration se lisait sur les visages des marins cet après-midi avant qu’ils ne quittent les pontons du port d’Armor. Cette première course de ralliement était attendue par la plupart. L’occasion pour eux de découvrir les joies du large. « Nous sommes venus pour vivre ce genre d’épreuve, s’enthousiasme l’équipe de Dunkerque Voile. Nous ne sommes pas expérimentés dans ces navigations offshore. Le but premier est de nous amuser en évitant certains pièges, comme la lecture de la cartographie, avec laquelle nous avons besoin de progresser. On va essayer de ne pas prendre de cailloux. Côté organisation à bord, nous ne savons encore comment nous allons gérer les quarts cette nuit. Nous verrons ça en cours de route, un peu au feeling. »

Grâce à ces épreuves au large, le Tour Voile redevient ainsi un point de passage incontournable dans la carrière d’un jeune skipper, à l’instar de l’équipe féminine Eleva Solutions la Nautique de Marseille. « Ces 24 heures seront pour nous le plus gros test, souligne Albane Dubois. Il y a beaucoup de cartes qui vont être distribuées à ce moment-là. »

Les premiers concurrents sont attendus dans la grande Rade de Brest lundi 4 juillet en fin de journée.