Il l’avait annoncé avant, fixé un objectif clair aux 14 sélectionnés. Philippe Mourniac, Directeur de l’Equipe de France voulait faire de ce Paris 2024 Sailing Test Event l’objectif majeur de la saison pour l’Equipe de France de Voile. Avec cinq médailles dont quatre en Or, l’Equipe de France a répondu brillamment à la commande et démontre à toutes les nations qu’elle joue à domicile et qu’elle sera un adversaire redoutable dans un an à l’occasion des Jeux Olympiques.
Philippe, quel est le bilan de ce Paris 2024 Test Event ?
Le bilan, il est exceptionnel. Faire cinq médailles sur les dix possibles, Quatre en or et une en argent, c’est extraordinaire. Si l’on prend les derniers résultats sur les grandes compétitions, Jeux olympiques ou Test Event, ce n’est pas fréquent qu’une nation fasse cinq médailles. Et, il faut remonter au Championnat du Monde Voile Olympique 2014 pour retrouver la France première nation d'une grande épreuve. Il ne faut donc pas bouder notre plaisir ce soir. Cela ne veut pas dire que le travail est fait. Il nous reste encore un peu plus d’un an devant nous pour continuer de progresser. Mais le travail, que les sportifs et le staff ont produit cette semaine, est tout simplement brillant. »
Qu’est ce qui fait la force de l’Equipe de France aujourd’hui ?
La force de l’Equipe de France, c’est le fonctionnement global de la Fédération Française de Voile. Il y a une véritable détection aux niveaux des plus jeunes et il y a des filières pour les faire progresser. Nous n’avons peut-être pas le Champion du Monde dans toutes les catégories, mais il y a une très grosse densité dans toutes les séries. Cela donne une richesse incroyable. Maintenant, il faut réussir à faire sortir le diamant. Dans l’Equipe de France, nous avons une génération exceptionnelle qui mélange des jeunes et des coureurs plus expérimentés et ce que le staff a bien réussi à faire sur ce test event, c’est créer une véritable Equipe de France. Il y a eu une véritable ambiance dans le groupe, tout le monde s’est soutenu, tout le groupe était concerné. Les médaillés d’il y a deux jours étaient, par exemple, présents aujourd’hui pour Nicolas et les 49er. Moi, je suis très attaché à cette notion de collectif, même si on reste un sport individuel. Et si l’on arrive à garder cette dynamique, on aura encore de très bons mois à venir.
Cette compétition était l’objectif de la saison, quel poids peut-elle avoir dans la sélection pour les Jeux Olympiques ?
La sélection pour les Jeux Olympiques reste ouverte, elle est loin d’être finie. C’est vrai que l’on ne peut pas ignorer ce qui se passe sur le plan d’eau des Jeux Olympiques, mais je le redis, rien n’est défini encore pour les sélections dans toutes les séries. Notre processus de sélection est confidentiel, je ne développerai donc pas plus, mais nous proposerons les noms des sélectionnés au Comité Nationale Olympique et Sportif Français (CNOSF) pour qu’ils puissent les valider début avril avant la Semaine Olympique Française (ndlr : Etape de la coupe du monde de voile olympique), que la fédération organise à Hyères. C’est important de pouvoir, sur une autre épreuve, reproduire, en termes d’organisation, ce que nous avons fait là et entretenir cet esprit Equipe de France.
Est-ce que la connaissance du plan d’eau a joué un rôle important dans les résultats cette semaine ?
Oui, c’est évident. C’est clairement un point fort de l’Equipe de France. Cette semaine, nous avons rencontré tous les types de conditions météos. Le plan d’eau est très loin d’être stéréotypé. Donc naviguer à domicile, ici dans cette marina, qui va redevenir dans quelques jours la « maison de l’Equipe de France », est un élément essentiel. Les sportifs étaient préparés à rencontrer tous les types de conditions que nous avons eues cette semaine. Notre sentiment avant cette épreuve était que tout le monde avait clairement bien travaillé en mai et en juin pour préparer cette échéance. Il n’y avait pas d’anxiété, ni d’impatience avant le début de l’épreuve. Le travail avait été fait et bien fait et tout le monde connaissait ses points forts et ses points faibles. Tout le monde était fatigué début juillet, ce qui était un bon signe. Après quelques jours de repos avant l’épreuve, ils sont arrivés prêt à 200% avec un objectif de performance.
D’un point de vue plus global, qu’est-ce que vous avez pensé de l’organisation de ce test event ?
C’est une belle réussite. Il y a encore des points à améliorer pour faire de très beaux Jeux Olympiques, mais cela a été globalement souligné par toutes les délégations étrangères, jamais ils n’avaient vu un test event aussi bien organisé, aussi prêt à un peu plus d’un an des Jeux Olympiques. Et aussi, de très belles conditions météorologiques très variées. C’est une belle réussite pour Paris 2024. Il y a un message très fort qui ressort. Venir à Marseille, c’est venir dans la « Maison de l’Equipe de France ». Et la France, c’est une nation forte de la voile. Je pense que l’outil de travail impressionne.
Est-ce que ces bons résultats changent vos objectifs pour les Jeux Olympiques ?
L’objectif pour les Jeux Olympiques a été défini au début de l’olympiade. Il s’agit d’arriver aux Jeux Olympiques dans toutes les séries avec un potentiel de podium. Et avoir un potentiel de podium pour un sportif, c’est avoir réussi une performance sur une épreuve majeure internationale en amont. Avant ce Test Event, nous avions six séries qui rentraient dans ce cadre. Les 49er s’ajoutent à cette liste. Il nous reste maintenant un an pour que cette petite étincelle apparaisse dans les trois autres séries