Ce samedi 3 février, 3 Français disputaient les finales du Championnat du monde de planche à voile iQFOiL à Lanzarote aux Canaries. Nicolas Goyard (6e), Youn Pouliquen (7e) et Louis Pignolet (9e) s’inclinent en ¼ de finale après une semaine particulièrement dense. Ému, le médaillé de bronze à Rio en 2016, Pierre Le Coq met fin à une très grande carrière olympique.
Après une première journée sans vent, les Canaries ont offert des conditions idéales pour disputer les différentes épreuves de ce championnat du monde d’iQFOiL. Au programme, des épreuves de « courses racing », de slaloms ont été disputées par plus de 200 windsurfers venus de 43 pays différents. Sans surprise, à 7 mois des Jeux Olympiques, le niveau de compétition s’est révélé ultradense.
Chez les hommes, avec une semaine très régulière le hollandais Luuc Van Opzeeland se garantissait une place sur le podium. Finalement, ce samedi, l’Italien Nicolo Renna remporte le titre mondial devant le Polonais Paweł Tarnowski. Toute la semaine, 5 Français ont montré leur très bon potentiel : Nicolas Goyard, Youn Pouliquen, Louis Pignolet, Tom Arnoux et Adrien Mestre. Si Nicolas, Yun et Louis ont accédé aux phases finales ce samedi, aucun n’est parvenu à passer les ¼ de finales. Sujet à un virus sévère toute la semaine, Nicolas Goyard, athlète de l’armée de champions, a néanmoins fourni une partition exceptionnelle, signant même une journée avec 5 victoires sur les 5 courses courues.
Chez les femmes, l’Anglaise Emma Wilson, médaillée de bronze à Tokyo en RS :X, a dominé la semaine et termine 2e derrière l’israélienne Sharon Kantor. Malgré quelques belles courses, les Françaises Lola Sorin (15e), Delphine Cousin (22e) et Hélène Noesmoen (25e) ne parviennent pas à rentrer dans les phases finales.
Philippe Mourniac, directeur de l’Equipe de France : « Forcément pour les femmes, c’est décevant. Pour la première fois, nous n’avons pas de Françaises dans le top 10. Il nous reste 6 mois avant les Jeux, on va remettre à plat beaucoup de choses pour remettre l’iQFOiL féminin français à la place à laquelle on doit être vu le potentiel de nos athlètes. Chez les hommes en revanche, Tom, Adrien, Yun, Louis et Nicolas étaient au rendez-vous. C’est un peu frustrant de ne pas passer les ¼ de finales, mais nous pouvons être sûrs que nous pouvons compter sur ces athlètes pour les mois et les années à venir. Nicolas était malade et signe malgré tout une semaine exceptionnelle. Malheureusement ce sont des choses qui peuvent arriver. Mais même diminué par la maladie, il nous offre une leçon de force mentale incroyable. Il est allé puiser très loin dans ses ressources et prouve une fois de plus le grand champion qu’il est. Enfin, je voudrais saluer Pierre Le Coq qui tire sa révérence ici. Il est un athlète, un marin et un homme exceptionnel ! »
La der de Pierre Le Coq !
Licencié au Centre Municipal de Voile de Saint-Brieuc et membre du Pôle France de Brest, Pierre fait partie des athlètes qui ont marqué l’histoire de la voile olympique. Avec 15 podiums internationaux en planche à voile RS :X et un titre de champion du monde en 2015, Pierre a remporté le bronze aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 lors de sa première participation tout en menant de front ses études de médecine pour devenir dentiste. En 2019, Pierre manque de peu la sélection pour les Jeux de Tokyo, mais, avec le mental d’acier des grands champions, le breton rebondit et s’élance sur le circuit IQFoil qui s’avèrera trop exigeant pour son gabarit. Cette semaine, après une pause de près de 8 mois, Pierre a participé à son dernier mondial avant de ranger ses planches. Une semaine d’engagement et de plaisir, à l’image de sa très grande carrière olympique !
Pierre Le Coq (armée de champions) : « Aujourd’hui j’ai vraiment beaucoup d’émotions. J’ai des dizaines, des centaines d’images en tête. C’était une aventure de fou, tant sportivement, qu’humainement. Depuis que j’ai 9 ans, la planche et la compétition rythment ma vie. J’ai vécu 2 olympiades de folies avec des résultats de Top Gun. La médaille à Rio, dans cette baie fabuleuse, restera un souvenir inoubliable, même s’il y en a d’autre comme le titre de champion du monde… ou encore mon premier podium international. On s’est vraiment donné les moyens avec Stephane Jaouen d’aller truster les plus grands podiums internationaux. Il m’a propulsé vers le très très haut niveau, jusqu’à la médaille olympique. Je dois aussi énormément à Pierre Gobert, mon premier entraineur à St Brieuc, qui m’a donné la passion. Je pense aussi à ma famille, ma sœur, ma compagne qui ont toujours été au rendez-vous toutes ces années. Cette carrière sportive n’aurait pas été la même sans Julien Bontemps qui m’a beaucoup inspiré, et évidemment Thomas Goyard et Louis Giard avec qui l’on s’est bataillé au plus haut pendant des années. Mais je peux dire qu’humainement cette olympiade en iQFOiL a certainement été la plus belle. C’était incroyable ! Je suis heureux d’avoir été jusque-là. Sportivement parlant j’ai arrêté il y a quelques mois, mais j’avais très envie de vivre ce dernier championnat, dans ces conditions exceptionnelles, ici à Lanzarote. Je n’ai pas été déçu et suis heureux d’avoir pu faire de belles courses avec quelques beaux bords dans le top 10. C’est d’autant plus beau que l’on voit que les jeunes arrivent très fort. Je les ai vu grandir, ils sont tops, ils sont l’avenir. Maintenant j’ai d’autres projets avec un nouveau cabinet dentaire et un 2e bébé qui arrive cette année, mais je resterai pas trop loin des plans d’eau, j’ai tellement à partager. J’espère voir des médailles à Marseille cet été, je serai le premier supporter de cette très belle équipe de France. Les Jeux c’est vraiment une autre dimension, un truc à part dans la vie d’un athlète… je n’ose même pas imaginer ce que vont vivre les médaillés de Paris 2024 ! »
***
MEDIAS
Informations et résultats du Championnat du monde :
https://2024iqworldslanzarote.sailti.com/en/default/races/race